Pays-Bas – La Murmuration des tombeaux

Murmuration ? Oui. C'est un terme anglais. Les anglais sont très doués pour donner des noms poétiques aux rassemblements d'oiseaux, à leurs comportements, et ici, leurs cris. La murmuration, c'est le bruissement que produisent les vols d'étourneaux au crépuscule, au moment ou ils volent au dessus de l'horizon en produisant ces arabesques fantastiques dans les ciels d'

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Murmuration ?

Oui. C’est un terme anglais. Les anglais sont très doués pour donner des noms poétiques aux rassemblements d’oiseaux, à leurs comportements, et ici, leurs cris.

La murmuration, c’est le bruissement que produisent les vols d’étourneaux au crépuscule, au moment ou ils volent au dessus de l’horizon en produisant ces arabesques fantastiques dans les ciels d’hiver.

Lorsque l’on est suffisamment près, on entendre ce bruit particulier, ce murmure chanté qui ressemble au bruit d’un torrent, et qui provient à la fois des battements d’ailes de la nuée, et des cris lancés par chacun des oiseaux au sein du vol. Il est alors difficile de ne pas se laisser hypnotiser par les formes fantastiques et changeantes du vol d’étourneaux, les volutes noires magnifiques du nuage qui se transforme sans cesse.

La plupart du temps, ces vols se produisent avec des groupes de plusieurs dizaine de milliers d’oiseaux, parfois cent mille… Alors, lorsqu’apparaît un groupe de 800 000 oiseaux tournoyants dans le ciel, comme cet automne au Danemark, le spectacle est total, et les curieux sont nombreux !

Cliquez ici pour voir la vidéo du nuage d’étourneaux

Le nuage d’étourneaux est un phénomène unique en son genre. Il faut une habileté au vol hors du commun, une vélocité, une capacité de manœuvre hors pair pour pouvoir évoluer au sein d’un nuage dense. Il n’y a jamais d’accidents au sein du vol ! Un phénomène largement inexplicable jusqu’à une époque récente, ou l’on a découvert les complexes interactions qui se jouent entre chaque individu au sein du vol, et qui permet de garder la cohésion en évitant les collisions. En gros, chaque oiseaux se cale sur les sept oiseaux les plus proche de lui en essayant de fuir ceux qui le suivent…

 

 

Et la raison de tout cela ?

Encore une histoire d’interaction… C’est au cœur de ces vols que se hiérarchise le groupe, que les individus se communiquent les secteurs riches en nourriture, ou les endroits surs pour dormir… Une partie de la grande capacité d’adaptation des étourneaux réside dans ces vols, ou se jouent des échanges d’une incroyable complexité, si complexes que pour certains auteurs il s’agirait presque d’un véritable langage,comme un grand ballet chanté auquel tous les oiseaux participent, parfois animé par les attaques d’un faucon

Et Pour assister à ce ballet fantastiques, chaque hiver c’est à Rome que les étourneaux nous invitent.

Encore plus fantastique, encore plus éblouissant, ici, ce n’est plus 800 000 oiseaux, mais bien 5 millions d’individus qui, chaque soir virevoltent entre les dômes baroques et les ruines romaines, cerclent à travers la Ville Eternelle, se rapprochant peu à peu d’un point précis: le Cimetière de la ville ou ils se poseront avec les dernières lueurs du jour.

Et c’est au milieu des cyprès et des tombeaux que les fantomatiques volutes noires disparaissent chaque soir, des nuages aussi grands que la ville qui semblent s’évanouir dans les ténèbres.

jbornitho

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