Safari Nature au cœur de l’Afrique Australe : le Botswana

Récit de voyage au Botswana par Marine Jacquemet, responsable de la zone Afrique chez Escursia. Août 2016 Chaque retour de voyage est difficile à appréhender tant il vous déconnecte de votre quotidien... C'est très souvent ce que le voyageur recherche en foulant le sol d'une autre région, d'un autre pays, d'un autre continent. Chaque voyage est initiatique mais il y a

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Récit de voyage au Botswana par Marine Jacquemet, responsable de la zone Afrique chez Escursia. Août 2016

Chaque retour de voyage est difficile à appréhender tant il vous déconnecte de votre quotidien… C’est très souvent ce que le voyageur recherche en foulant le sol d’une autre région, d’un autre pays, d’un autre continent. Chaque voyage est initiatique mais il y a des périples qui vous marquent plus que d’autres. A peine nous quittons la ville de Maun, que déjà les premières lueurs du Bush apparaissent. A ce moment là, nous avons une idée encore assez floue de ce qui nous attend. Chacun a pris soin de lire la fiche technique du voyage qui explique en quelques lignes que nous rejoignons notre premier campement en mokoro. Le terme « mokoro » fait grimacer certains… On imagine un genre de canoë traditionnel… Et c’est tout à fait ça ! Des barques traditionnelles creusées dans le bois et manœuvrées à l’aide d’une longue perche par un batelier qu’on appelle « poler ». Nous arrivons à l’embarcadère et déjà les polers s’affèrent à installer leurs mokoros afin que nous soyons confortablement assis pendant la traversée. Je crois que c’est à partir de ce moment que le temps s’est arrêté pour moi et n’a repris sa course folle qu’en posant le pied à CDG.

Le Botswana fascine et vous coupe du temps. Je n’ai plus eu idée des jours, de l’heure, des durées, à partir du moment où j’ai embarqué à bord de ce mokoro… En réalité, j’ai savamment orchestré mon cerveau, pour ne plus me poser les questions qui me conditionnent habituellement : « quelle heure est-il, quel jour sommes nous ? depuis combien de temps ? « 

La simple idée d’être coupée du monde me réjouissait. A ce moment là, je n’avais pas encore pleine conscience que le territoire sur lequel j’allais vivre ces prochains jours n’était autre que celui des fauves, et des mammifères en tout genre.

L’idée m’a en revanche rapidement séduite, et si je dois être honnête, quelque peu effrayée aussi… La première nuit fut mouvementée, entre le grognement des hippo, le barrissement des éléphants, le rire acerbes des hyènes. Et soudain dans cette cacophonie nocturne, l’envie d’aller faire pipi qui se fait pressente. Quand je vous dis que ce genre de voyage est initiatique, je peux vous assurer que j’ai découvert un autre moi. Jamais je n’aurais pensé oser franchir le seuil de ma tente et rejoindre timidement les « toilettes » de brousse. Équipée de ma lampe frontale, bravant mes peurs, j’avance les yeux écarquillés dans le seul but d’atteindre les toilettes… Des petits points lumineux, de plus en plus nombreux, m’aident à me repérer dans la nuit. Quand je comprends que tous ces petits points scintillants ne sont autres que les yeux des animaux qui m’entourent, le réflexe premier, absurde certes, fut de me stopper net, de m’agenouiller et d’imaginer pouvoir faire pipi en 10 secondes top chrono tapis dans l’herbe. Dans la réalité, j’étais paralysée… Je suis rentrée au pas de charge dans ma tente!

Chaque matin, quand vous ouvrez les yeux et vous extirpez péniblement de votre tente, quand bien même vous êtes parfois un peu bougon car la nuit a été mouvementé, le spectacle qui se dessine à la lueur du jour emplit votre cœur d’une émotion que personnellement je n’ai pas souvent ressenti. Cet espèce de vide et d’apaisement intérieur, d’apaisement de l’esprit, comme si j’étais lavée de toute couche superflus. Apprécier la beauté de la vie sauvage qui nous entoure, comprendre les enjeux écologiques. Le spectacle est si beau à voir qu’on voudrait ne plus jamais s’en passer… Ici la nature est reine et ce sont nous les étrangers… L’Homme n’a qu’à bien se tenir. On nous apprend à se faire tout petit et à effacer nos traces afin de laisser la nature telle que nous l’avons trouvé… Vierge de toute activité humaine.

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Le safari commence, d’abord à pied, puis en 4×4, permettant une approche quasi palpable du règne animal.

Nous trouvons notre rythme de croisière : Levée 6h, démontage des tentes puis petit déjeuner au cœur du bush. Premier safari à la lueur du jour. La nature s’éveille, les couleurs aussi, les tons sont pastels, les animaux sont encore timides, les oiseaux en profitent pour se faire entendre. Ce sourire béat ne me quitte plus. Je suis émerveillée. j’ai retrouvé mon âme de petite fille. Je commence à sentir cette proximité avec la nature, mes peurs me quittent peu à peu, et la barrière entre l’homme et l’animal semble désormais si mince. Il est temps de rentrer pour le déjeuner. Papi notre cuisto a déjà tout préparé et s’affère déjà pour le dîner du soir. Papi, c’est un magicien, il a ce pouvoir de préparer des mets absolument divins en plein cœur du bush, avec un feu de bois en guise de four. Pour l’anniversaire de Nelly, il nous a même concocté un délicieux gâteau cuit à l’étouffée, un régal pour les papilles !

L’après-midi est souvent propice à la sieste, à la lecture à l’ombre d’un mopane. Vers 16h, nous repartons en safari. J’adore ce moment de la journée, les couleurs sont chaudes, presque brûlantes, nous assistons à de superbes couchers de soleil, l’activité animale est vive, propice aux scènes de chasse. Il faut croire que la chance nous sourit, là à quelques mètres de nous, le léopard ! On croirait qu’il pause pour nous. Sous le crépitement des appareils photos, je le regarde,  il semble impassible. Nous le mirons pendant de longues minutes, la nuit commence à tomber, il faut rentrer au camp. Nous longeons la rivière Chobe. Le spectacle est grandiose, digne d’une scène de théâtre, les troupeaux d’éléphants s’abreuvent par centaines, 3 lionnes sont tapis dans les herbes hautes prêtes à bondir sur les zèbres qui s’abreuvent à quelques mètres. Échec cuisant pour ces dames qui repartent le ventre vide…

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De notre côté aussi, la faim nous appelle, les estomacs sont vides mais les cœurs sont remplis d’émotion… Cette immersion totale au cœur du bush a quelque chose de déconcertant, une envie de ne plus jamais vivre sans, tant la nature alimente l’esprit d’ondes pures, et puis le sentiment qu’il est temps de quitter les lieux, de laisser libre cette nature qui ne nous a rien demandé. Papi nous attend au coin du feu, encore une fois il nous a préparé un festin comme si chaque soir était le dernier soir, mais là c’est bel et bien le dernier soir. On sent que les cœurs sont lourds, Gabriel notre guide, fidèle a lui même, tente de détendre l’atmosphère en nous parlant de ses expériences dans le bush, mais nous savons tous que celle-ci touche à sa fin. Nous savourons ces derniers instants, la voûte étoilée ne nous a pas quittée, la pureté du ciel est envoûtante. Étonnement je dors sur mes deux oreilles ce soir là, comme s’il m’avait fallu tout le séjour pour comprendre qu’il ne pourrait rien m’arriver. Je crois que c’est ce qui m’a marqué au Botswana, cette symbiose entre l’homme et l’animal. Ici pas de rangers armés, pas de campement barricadé… On campe à l’ombre d’un arbre, à l’orée du monde sauvage, qui la nuit nous observe, sans jamais que nos guides n’en soient inquiétés. La confiance qu’ils ont en l’animal gagne petit à petit la nôtre, ils ont appris à écouter et observer les animaux, leur permettant d’adapter leur propre comportement, pour que la rencontre s’effectue dans le plus grand respect.

Chaque voyage laisse une trace dans nos mémoires… Je suis rentrée début septembre, mais les souvenirs du Botswana restent intacts, l’impression d’y avoir laissé une petite partie de moi, et d’avoir emporté dans mon cœur ce que la nature a de plus beau à offrir.

 Marine Jacquemet

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© Marine Jacquemet

 

Rendez-vous sur le site d’Escursia pour découvrir les safaris au Botswana

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